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TERRITOIRES
Aubervilliers
Des aménagements multiples pour une ville inclusive
Située aux portes de Paris, Aubervilliers est rapidement accessible en métro, bus ou RER. Nombre de ses quartiers sont en cours de rénovation/transformation rendant la ville chaque jour plus attractive.
Entretien avec Karine Franclet,
Maire d’Aubervilliers, Vice-présidente de Plaine Commune, Conseillère départementale
Maire d’Aubervilliers depuis 2020, deuxième Vice-présidente de Plaine Commune en charge
du Développement économique et Conseillère métropolitaine, Karine Franclet mène une stratégie forte en faveur du développement durable pour le mieux vivre de sa ville et de ses administrés.
Aubervilliers a un potentiel inexploité, un vrai cœur de ville que nous pourrions redévelopper ”
Quel regard portez-vous sur votre ville ?
Ville de contrastes, Aubervilliers est une commune extrêmement dense avec peu d’espaces verts. Le développement de notre ville a vingt-cinq ans de retard au regard de celui d’une ville classique de petite couronne. En revanche, c’est une ville extrêmement bien desservie par les transports, notamment avec l’arrivée du métro en centre-ville.
Nous devons faire face à la demande forte des habitants pour l’aménagement de leur ville en termes de projets immobiliers et d’espaces verts et aux élus de l’opposition qui nous reprochent de bétonner davantage ; ce qui est faux. Concrètement, les projets immobiliers lancés depuis le début de mon mandat répondent à un besoin d’aménagement afin de résorber des « dents creuses », de traiter des immeubles insalubres, et d’agir ainsi sur les passoires thermiques ; une des préoccupations majeures d’Aubervilliers, comme le parc HLM municipal de plus de 8 500 logements mais aussi dans nos bâtiments municipaux. Nous avons récupéré une ville extrêmement dégradée que ce soit au niveau des équipements sportifs et, plus encore, de nos écoles… Nous avons donc immédiatement mis l’accent sur la rénovation des établissements scolaires, et au regard de la crise actuelle de l’énergie nous avons fait les bons choix ! Un grand plan de rénovation des écoles va permettre de transformer notamment les cours en « oasis » en les végétalisant au maximum.
Face à ce contexte difficile, quelle est votre stratégie ?
Notre stratégie est de construire la ville sur la ville à travers des projets de démolition/reconstruction.
Il ne s’agit en aucune manière de bétonner. Dans le cadre d’un projet immobilier privé, et, à titre d’exemple, prenons celui, emblématique, mené sur l’ancien site de Trimétal, extrêmement pollué et laissé à l’abandon depuis une quinzaine d’années. Situé en cœur de ville, sur une parcelle de trente-six hectares en lisère du square Stalingrad, ce terrain sera transformé en un programme mixte intégrant
30 % de sa superficie en espaces verts !
Autre exemple, le projet de rénovation du Fort d’Aubervilliers - ZAC d’Etat offrant une forte couronne boisée inaccessible au public jusqu’à présent - va permettre de créer un véritable poumon vert dans lequel nos administrés auront le plaisir de se promener !
Dès le début de votre mandant, vous avez créé une Direction du Développement Durable.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
La prise de conscience de l’importance de faire d’Aubervilliers une ville verte est à l’origine de la création, dès mon arrivée, de cette direction. Mais il a fallu du temps pour que le service se structure et travaille de concert en mode transverse avec les différentes directions et, enfin, que nous percevions les actions réalisées. La Direction du Développement Durable monte en puissance, elle joue un rôle essentiel dans l’accompagnement au changement et nous présenterons au Conseil un budget « vert » clair pour chacun.
En quoi la jeunesse participe-t-elle à votre stratégie en faveur de l’environnement ?
30 % de la population a moins de 30 ans. Les jeunes aujourd’hui sont sensibilisés au réchauffement climatique, aux problématiques environnementales. En toute logique, ils sont les relais et les ambassadeurs des actions menées en matière de développement durable. Nous avons donc mis en place un parcours pédagogique de sensibilisation au sein des différents établissements scolaires de notre ville. En parallèle, des actions de tri sélectif et des initiatives de compostage sont opérationnelles.
Enfin, dans le cadre de la restauration scolaire (cinq mille repas quotidiens servis), nous coconstruisons avec les parents un cahier des charges pour sélectionner un nouveau prestataire.
Aubervilliers enregistre un tissu associatif important qui participe à votre démarche environnementale. Expliquez-nous.
Absolument ! Notre ville compte cinq cents associations qui s’engagent dans les actions de réemploi, loisirs, culture, compost, entretien des jardins partagés... Elles contribuent grandement au dynamisme de notre territoire.
Dans le cadre du Grand Paris, Aubervilliers, comme nombre de villes d’Ile-de-France, est en travaux. Comment gérez-vous les nuisances qu’ils entrainent ?
Les travaux de la ligne 12 sont terminés mais commencent pour la construction de la ligne 15. Une situation complexe, certes, mais qui induit de revoir le plan de circulation de la ville. Nous réfléchissons déjà à sa restructuration pour offrir une accessibilité maximale malgré les travaux et piétonniser au maximum. Aubervilliers a un potentiel inexploité, un vrai cœur de ville que nous pourrions redévelopper.
Quels sont vos projets de construction ?
Désormais la Ville est dotée d’un dénominateur commun sur les questions de développement et de préservation de l’environnement ; Aubervilliers est en mesure de se transformer. Pour ce faire, nous maximisons notre recherche de financement pour avoir la capacité de mener nos projets. Après plusieurs années de discussions, nous avons obtenu l’octroi de près de cent-quarante-trois millions d’euros de subvention pour le projet NPNRU (Nouveau Projet National de Renouvellement Urbain) qui permettra la réhabilitation de trois quartiers d’ici dix ans.
Bâtir une ville est un travail de longue haleine, source de débats. J’aime que les choses dites soient, que les annonces faites d’année en année soient réalisées pour que nos administrés gardent confiance.