Séquano a beaucoup changé au cours des cinq dernières années. Pourquoi ?

 

Frédéric Molossi : Séquano est, depuis son origine, une société d’économie mixte, créée par des collectivités territoriales, au service des collectivités territoriales. Dans un contexte institutionnel évolutif et de plus en plus concurrentiel, il était vital d’évoluer, pour mieux répondre aux attentes de nos donneurs d’ordre, mais aussi – tout simplement – pour continuer d’occuper la place historique qui est la nôtre depuis plusieurs décennies.

 

Pascal Popelin : Ce double objectif nous a conduits à opérer des changements majeurs. Nous avons restructuré et augmenté le capital de Séquano, afin que les acteurs émergents de l’aménagement – la Métropole du Grand Paris et les établissements publics territoriaux (EPT) – participent non seulement à la gouvernance de leurs opérations, mais aussi à celle de la société. Nous avons créé – à côté – la SPL Séquano Grand Paris, pour répondre à la demande de souplesse et de vélocité de nos partenaires, qui désiraient pouvoir nous confier des missions en direct, en s’appuyant sur notre ingénierie reconnue.

 

Pour quelle raison avoir investi de nouveaux domaines d’intervention ?

 

Frédéric Molossi : Historiquement, Séquano était un aménageur et un maître d’ouvrage délégué, pour le compte des collectivités. Le savoir-faire acquis par ses équipes autorisait à investir de nouveaux champs, comme la promotion immobilière. C’était un moyen d’équilibrer notre modèle économique, mais aussi de mieux nous tourner vers nos partenaires. L’intervention de notre filiale Séquano résidentiel constitue, en outre, un gage de confiance aux yeux des élus.

 

Pascal Popelin : Quant au choix de créer une foncière, pour acquérir et gérer certains rez-de-chaussée
actifs des constructions neuves de nos opérations d’aménagement, il ambitionne de mieux répondre à une problématique à laquelle les élus accordent de plus en plus d’importance. C’est cette intention qui a justifié la création de la filiale Séquano patrimoine.

 

Comment fonctionnent ces nouvelles entités ?

 

Frédéric Molossi : Notre objectif était d’être sobre. Les équipes pluri­disciplinaires de Séquano – à ce jour 70 professionnels de haut-niveau dans leurs domaines respectifs – sont désormais au service des quatre sociétés qui forment la nouvelle Maison Séquano. Nos salariés travaillent indistinctement pour leur compte, en fonction de leurs compétences et des besoins, au sein des mêmes locaux, en s’appuyant sur les mêmes moyens logistiques.

 

Pascal Popelin : Pour mettre en mouvement cette synergie, tous les salariés de Séquano ont rejoint, depuis le 1er janvier 2024, le Groupement d’employeurs (GE) Séquano. Ce véhicule permet une répartition souple et plastique de nos moyens. Par ailleurs, depuis l’été 2023, nous sommes installés dans de nouveaux locaux. La Maison Séquano c’est donc aujourd’hui le regroupement de quatre sociétés, mais aussi un lieu.

 

Cette nouvelle organisation est-elle porteuse de nouvelles perspectives ?

 

Pascal Popelin : Depuis fin 2022, la Maison Séquano s’est vu confier six nouvelles concessions d’aména­ge­ment, à Bagnolet, Blanc-Mesnil, Bobigny, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Ouen-sur-Seine, Sarcelles et Sevran. Nous travaillons également à la préfiguration d’opérations portant sur des périmètres exceptionnels, tels le secteur Val-Francilia à Aulnay-sous-Bois (300 hectares) et La Molette au Blanc-Mesnil (65 hectares). Il s’agit là d’enjeux considérables pour le devenir du nord-est du territoire métropolitain.

 

Frédéric Molossi : Une quinzaine de missions de maîtrise d’ouvrage déléguée et d’études ont aussi été confiées en 2023, par les communes, les EPT, et – pour une large part – le Département de la Seine-Saint-Denis. La Maison Séquano est fière d’être et de devenir, chaque jour davantage, un acteur majeur du développement du territoire métropolitain, au service de toutes celles et tous ceux qui y vivent.