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TERRITOIRES

Sceaux

L’écologie comme art de vivre

Ville-parc réputée pour ses espaces verts, Sceaux place la nature au cœur de ses priorités. Sa Charte de l’arbre témoigne d’une politique ambitieuse pour offrir un cadre de vie plus durable. Entre protection des arbres, jardins partagés et mobilisation citoyenne, la commune construit patiemment un avenir plus résilient et des îlots de fraîcheur au service du bien-être de ses habitants.

Entretien avec Philippe Laurent, Maire de Sceaux

Maire de Sceaux depuis 2001, Philippe Laurent est Vice-président de la métropole du Grand Paris, Conseiller régional d’Île-de-France. Il est également Vice-président de l’Association des Maires de France. Il partage ses réflexions sur diverses thématiques qui, conjuguées, font la signature de sa Ville, réputée à l’international pour sa politique pro piétons, et pro vélos.

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« Dans la mesure
où la soutenabilité s’intègre de manière transversale dans chacune de nos politiques publiques, chaque démarche de consultation des habitants que nous menons porte une part de propositions sur
les transitions. »

Lorsqu’il s’agit de concilier développement urbain et préservation de l’environnement, quelles
sont vos priorités générales ?

Sceaux est une ville déjà dense, ce qui limite les projets d’urbanisme. Il s’agit de préserver durablement notre signature architecturale, avec beaucoup de petites actions concentrées sur l’accompagnement et l’éducation des propriétaires privés. Lorsqu’ils font une extension, par exemple, nous encourageons des pratiques responsables, bas carbone, adaptées aux conditions futures de vie. Nous veillons aussi à ce que les équipe­ments nouveaux soient vertueux sur le plan durable et s’insèrent harmonieusement dans le patrimoine bâti existant : la crèche dans le quartier dit des Musiciens, dont la qualité architecturale est unanimement saluée et dont nous avons végétalisé les abords, est de ce point de vue exemplaire.

La Ville s’est engagée dans la transition énergétique à travers différents projets d’éclairage public intelligent, de rénovation de bâtiments… Quels sont les prochains défis dans ce domaine ?

Là encore, la sensibilisation des pro­priétaires et des habitants est un enjeu majeur. Nous avons entrepris d’informer les cent-cinquante copropriétés de la ville, en faisant circuler les informations relatives à la transition énergétique. Nous avons mis en place un club où nous invitons régulièrement les acteurs locaux pour les convaincre de l’importance de cette démarche. Nous avons également instauré un système d’accompagnement pour les dossiers d’isolation, qui permet d’accompagner les ménages qui se lancent dans cette démarche souvent complexe ; qu’il s’agisse des normes ou des chantiers eux-mêmes. Nous avons également mis en place un plan de sobriété énergétique qui a permis d’économiser plus de 30 % de consommation de gaz l’an dernier pour les bâtiments communaux ; ainsi qu’un plan de sobriété sur l’eau, mis en place à la rentrée 2023.

 

Quelles sont les entraves à la transition énergétique ?

Il est crucial de noter que Sceaux est une ville sous l’égide de l’architecte des Bâtiments de France, ce qui rend parfois difficile la conciliation entre la préservation du patrimoine et les objectifs d’isolation énergétique. Pour certaines maisons en meulière, l’isolation par l’extérieur n’est pas envisageable, ce qui nous oblige à explorer des solutions alternatives, comme les pompes à chaleur. Un autre enjeu réside dans le manque de compétences en matière de rénovation énergétique. Le nombre d’entreprises labellisées dans ce domaine a diminué en France, passant de six mille à cinq mille. Pour surmonter ces défis, en collaboration avec les villes voisines d’Antony et de Bourg-la-Reine, nous organisons chaque année des forums sur la rénovation énergétique. Ces événements, que nous étions les premiers de la région à initier il y a huit ans, nous permettent de partager des retours d’expérience et d’inviter des artisans locaux à y participer.

 

Sceaux semble ne pas avoir attendu qu’on parle de « mobilité douce » pour développer les moyens soft - niveau empreinte carbone - de se déplacer. Que peut-on dire de cette histoire spécifique, et quelles en sont les implications, aujourd’hui ?

L’histoire de Sceaux en matière de mobilité douce est riche et exemplaire, avec la philosophie d’une ville sans voiture inculquée dès le plus jeune âge. À l’origine, dans les années 1970, avec une capitale bouillonnante de vie à six kilomètres, il s’agissait de garder un environnement serein, avec des rues apaisées et sans trop de bruit. Sceaux a ainsi fait naître la première rue piétonne de France. L’initiative a permis de préserver l’activité des petits commerces, toujours florissants aujourd’hui. Loin de se limiter aux pistes cyclables, une véritable culture du vélo s’est développée à Sceaux, avec notamment des programmes d’éducation aux deux-roues dans les écoles, qui aujourd’hui permettent aussi à des adultes de réapprendre à en faire, en ville. Nous sommes la première ville francilienne à avoir mis en place des incitations à l’achat de vélos électriques. Par ailleurs, le succès de Sceaux est de permettre une circulation à vélo sécurisée sans qu’il y ait besoin de pistes cyclables délimitées. En revanche, les contre-sens cyclables ont été généralisés dans toutes les rues en sens unique. Dans le cadre du projet Grand Paris, nous travaillons activement pour garantir un accès facile à Bagneux. Nous avons modifié une ligne de bus existante pour desservir la gare de Bagneux, et faisons du lobbying auprès d’IDF Mobilités pour promouvoir cette vision de mobilité douce.

 

La Ville revendique une démocratie locale participative, notamment à travers le conseil municipal des jeunes. Comment cela s’articule-t-il avec les questions de durabilité ?

Nous encourageons la démocratie locale participative par le biais de comités consultatifs, qui offrent aux citoyens la possibilité de s’impliquer dans les décisions concernant notamment la durabilité urbaine, via un dialogue constructif et la prise en compte des préoccupations environnementales de la communauté. En effet, le comité consultatif de l’environnement se réunit très souvent sous différentes formes (plénières, groupes de travail…) et permet une concertation en temps réel sur les projets importants. Dans la mesure où la soutenabilité s’intègre de manière transversale dans chacune de nos politiques publiques, chaque démarche de consultation des habitants que nous menons porte une part de propositions sur les transitions : ce fut le cas notamment pour le « parlons ensemble des Blagis » et le « parlons ensemble du centre-ville ».

Retrouvez l'intégralité du dossier consacré à Sceaux

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