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Industrie

Les bassins industriels français en mutation

En France, l’industrie joue un rôle incontestable dans l’économie nationale contribuant de manière significative à son PIB. Pourtant, son visage a profon­dément évolué au fil des années, marqué par une réduction des emplois depuis son apogée en 1975, ainsi que par une nouvelle répartition géographique sur le territoire.

Par Marie Bonnie

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Le secteur industriel français a connu de nombreuses évolutions au cours des dernières décennies.
L’histoire des bassins industriels est ainsi marquée par des périodes de croissance, de crise et d’adaptation. Malgré un déclin depuis le milieu des années 70, le secteur industriel a su évoluer. De la sidérurgie à l’automobile, en passant par l’aéronautique et les technologies de l’information, la France a cherché à garder une place dominante sur la scène mondiale. Ainsi, au cœur des territoires, les industries jouent encore et toujours un rôle majeur.

 

Un poids dans l’économie

L’industrie représente 17 % du PIB national, dont 10 % relèvent des filières manufacturières. On compte deux cent trente-cinq mille entreprises françaises travaillant dans le secteur industriel, en majorité dans la réparation, l’installation, les produits manufacturés, l’agroalimentaire, le bois, le papier et l’imprimerie. Si les délocalisations et la tertiarisation de l’économie ont engendré une baisse de l’emploi industriel, le secteur employait tout de même, en 2021, près de trois millions deux cent mille salariés.

Une homogénéisation du paysage industriel

Alors qu’en 1975, les Hauts-de-France et le Grand Est étaient les régions les plus industrielles, ce sont celles qui ont perdu le plus d’emplois au cours des dernières décennies. À l’inverse, dans les régions de l’Ouest et du Sud, celui-ci tend à progresser. Dans un rapport de 2020, l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) parle ainsi d’un « glissement progressif de l’appareil productif indus­triel de la région nord-est vers l’ouest de la France ». Le développement de nouveaux secteurs dans certaines régions de l’ouest, comme l’industrie agroalimentaire très présente en Bretagne et dans
les Pays de la Loire à partir des années 1990, a largement participé à cette nouvelle répartition.
Le paysage industriel français est donc en recom­position ; phénomène qui a également impacté
l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Île-de-France où le nombre d’emplois industriels a été marqué, selon l’ANCT, par une « chute vertigineuse ». En Île-de-France en 2014, par exemple, on recensait trois fois moins de travailleurs dans ce secteur qu’en 1975, qui cumulait à l’époque près d’un million de personnes. C’est le cas également dans les anciennes régions industrielles d’Auvergne, de Bourgogne-Franche-Comté et de Normandie, qui ont vu leur part d’emploi industriel diminuer drastiquement.

« L’industrie est aujourd’hui répartie de manière plus homogène en France qu’elle ne l’était dans les années 1970. […] Le nord et l’est de la France (Hauts-­de-France, Grand Est, Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et Normandie) demeurent les espaces qui accueillent ou concentrent le plus les emplois industriels. Leur prédominance au sein du tissu industriel français s’est cependant largement amoindrie », analyse ainsi Agence nationale de la cohésion des territoires.

Sur le territoire français, l’industrie conserve donc une place de choix, mais sa répartition géographique subit une transformation significative. Les régions du nord et de l’est demeurent incontestablement des piliers majeurs, tandis que l’ouest se profile comme l’un des moteurs de croissance en plein essor.

La France, pionnière de l’industrie décarbonée ?

C’est l’objectif affiché par le gouvernement qui souhaite que la France devienne la destination la plus attractive au monde pour les industries décarbonées. Alors que 20 % de la part des émissions totales de gaz à effet de serre proviennent en France de l’industrie, une feuille de route listant des mesures spécifiques au secteur industriel a été définie par la stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Une enveloppe de cinq milliards six cents millions d’euros a ainsi été prévue, dont cinq milliards dédiés à la décarbonation de trois secteurs de l’industrie lourde (sidérurgie, aluminium, chimie et ciment) et six cent millions destinés aux investissements consacrés à l’innovation et au développement des technologies en faveur d’une économie bas-carbone.

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Territoires Durables

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