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SDRIF-E
L’acronyme qui redessine l’avenir des Franciliens
Mercredi 12 juillet 2023, le conseil régional d’Île-de-France a adopté par cent vingt-sept voix pour et quarante et une contre, l’avant-projet du Sdrif-E. Comprenez : le schéma directeur de la région Île-de-France, chargé de fixer les grandes orientations de la région capitale en matière d’aménagement du territoire, adossées aux nouvelles contraintes de sobriété foncière et de protection de l’environnement francilien.
Par Hélène Imatte
En route vers un Sdrif Environnemental à l’horizon 2040 pour l’Île-de-France », annonçaient les affiches événementielles lors de la réunion de présentation du schéma directeur de la région Île-de-France (Sdrif) mardi 13 décembre 2022 à Paris. Ce document réglementaire sert de feuille de route fixant les grandes orientations de tous les plans locaux d’urbanisme et schémas d’aménagement du territoire francilien. Fin novembre 2021, la Région Île-de-France en a initié la révision pour tenir compte du calendrier imposé par la loi Climat et Résilience. D’autant plus que le précédent schéma de planification mis en œuvre il y a dix ans « ne permettait plus d’accompagner les grandes mutations que nous
imposent les bouleversements de notre siècle tels que le changement climatique, la désindustrialisation ou encore les fractures sociales et territoriales », selon la Région.
De fait, le nouveau document se dote désormais d’un “-E” pour satisfaire une visée environnementale, afin de garantir un cadre de vie de qualité aux Franciliens à l’horizon 2040. « Loin d’être un ajout marketing, le Sdrif-E institue pour la première fois l’environnement comme pilier fondamental du développement francilien », se targue d’ailleurs la Région.
Une trajectoire ambitieuse
Une volonté d’adaptation au changement climatique qui passe mal auprès des associations environnementales, regroupées au sein de France Nature Environnement (FNE) Île-de-France. Motif de discorde : elles épinglent « un projet imprécis, qui manque d’ambition, sans indication d’objectif chiffré ni précis », stipule le livre blanc de FNE publié en mai dernier à l’issue de la première version de ce nouveau Sdrif-E. « Compte tenu de la dégradation de la biodiversité ces dernières années, nous militons pour une trajectoire ambitieuse qui vise le zéro artificialisation non pas nette (le ZAN, ndlr) mais brute, afin de sanctuariser les espaces verts. Or le projet voté en juillet prévoit uniquement - 20 % d’artificialisation des sols, soit très loin de l’objectif de réduction par deux de la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers, prévu par la loi d’ici 2030. L’exception francilienne, qui avec la Corse et les Outre-mer est laissée libre de sa trajectoire, nous semble intolérable. Il faut impérativement s’aligner sur les objectifs de la loi commune, c’est indispensable pour préserver le vivant ! » déclare Luc Blanchard, Co-Président de FNE Île-de-France.
Concrètement, le Sdrif-E entend articuler un nouvel équilibre d’aménagement autour de cent trente- neuf polarités, permettant de structurer un territoire ZAN, ZEN (zéro émission nette) et de circularité économique. Au-delà d’être plus verte, la région capitale promet donc d’être plus connectée - avec soixante-dix projets de transports en commun, sept cents kilomètres de pistes cyclables et deux cent-soixante de projets routiers - et plus productive. Après une large concertation menée au préalable dès mai 2022 avec le public, les partenaires et les collectivités, le projet doit être soumis à une enquête publique du 1er février au 16 mars 2024, avant son adoption définitive à l’été prochain, un avis du Conseil d’État et son approbation par décret dans la foulée.